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L’approvisionnement de Kinshasa en charbon de bois

Un sérieux handicap de surexploitation des forêts !

L'avenir donnera peut-être tort aux charbonniers pour la surexploitation des bois, notamment en ce qui concerne la carbonisation des brindilles et des menus arbrisseaux que les marchands de bois et les propriétaires des forêts ne savent trop souvent comment utiliser en ce 21^ème siècle. Or, le charbon de bois appelé braise lorsqu’il sert à la cuisson des aliments est un excellent générateur de chaleur et joue un rôle essentiel dans la vie de l’homme en société. Le commerce de cette marchandise a une certaine importance une fois sur les marchés de Kinshasa, et les forêts environnantes de la capitale en produisent annuellement plusieurs tonnes par an.

Dans les contrées, comme les forêts de Mbankana et de Nsele, où se trouvent des quantités immenses de jachères, qu'on est parfois obligé de les détruire à grands frais. Elles subissent le coût des approvisionnements de la capitale en charbons de bois. De grandes quantités des sacs en sont embarqués dans des camions et entreposés dans les points de distribution de la ville. Mais l’on déplore souvent les procédés de carbonisation usités en lieux de production. D'un point de vue économique, le charbon de bois et le charbonnage ont longtemps constitué une ressource importante pour les populations des forêts et des villes.

Les charbonniers emploient un procédé qui se pratique presque de la même façon en République démocratique du Congo. La carbonisation se fait sous terre, dans des fours de forme cylindrique, présentant 0,50 m de diamètre sur 2 mètres de hauteur. En établissant ces fours, qu'on creuse simplement dans le sol, on laisse d'ailleurs à la partie supérieure une épaisse couche de terre destinée à former fermeture et dans laquelle on pratique seulement une ouverture de 0,80 m de diamètre. Les bois sont disposés dans la fosse par assises verticales; le charbonnier y met le feu par en haut et il dirige la carbonisation en bouchant plus ou moins l’ouverture, de façon à diminuer ou à activer la combustion.

 Le seul mode de carbonisation dont l’usage soit général en République démocratique du Congo est le procédé des meules. Les bois sont empilés, par lits superposés, sur une aire dressée avec soin, de façon à former un tas, dit meule ou fourneau, ayant la forme d'une calotte sphérique surélevée. la meule est recouverte d'une enveloppe de feuilles sèches, sur laquelle on dispose, pour empêcher l’accès de l’air, une couverture formée de terre, poussier provenant des fourneaux précédemment carbonisés. Cet habillage de la meule reçoit parfois le nom de bougeage. On met le feu par le haut, au moyen d'une cheminée ménagée au centre, ou, plus rarement, par des canaux réservés dans la masse du bois contre le sol. Le charbonnier dirige l’opération en ouvrant successivement des évents dans les différents points de la couverture.

Produit de la carbonisation du bois, le charbon de bois possède un pouvoir calorifique supérieur au bois pour une même masse anhydre (4500 kcal/kg et 7000kcal/kg). On obtient en général 1 kilogramme de charbon de bois à partir de 4 kilo de bois. Le charbon présente les avantages qu'il est plus facilement transportable et plus efficace. Le charbon est utilisé surtout pour faire du feu. La carbonisation, c'est la cuisson du bois qui entraîne la volatilisation de nombreuses molécules à base d'oxygène et d'hydrogène. On voit donc la concentration en carbone (combustible) augmenter.

Djoko J-P